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L'Union de la "Gôche", pourquoi faire ? - Blog #5

  • Photo du rédacteur: Nicolas Pellegrini
    Nicolas Pellegrini
  • 16 nov. 2020
  • 5 min de lecture

Introduction L’Union de la « Gôche », pourquoi faire ? Il ne s’agît pas là, d’une question rhétorique, car la réponse la plus répandue que j’ai entendu était: « pour gagner ! ». Alors permettez-moi de développer un contre-argumentaire à une réponse aussi manichéenne. Je ne suis pas un défenseur de l’Union de la Gauche à tout prix. Précisément car je souhaite la victoire de nos idées. Paradoxal dirait l’autre. Mais entendons nous bien, j’ai vu le succès de certaines unions dans diverses villes lors des élections municipales. Je ne reviendrai pas sur le contexte particulier de celle-ci, mais si on voulait être un analyste peu attentif, on conclurait que l’Union permet la victoire. Mais l’Union à l’échelle des problématiques locales est possible, et je l’appelle de mes vœux lorsque elle est nécessaire à l’élection d’une équipe plurielle et motivée pour changer les territoires et répondre aux problématiques sociales, écologiques et démocratiques. Pourquoi l’Union à l’échelle nationale est donc un autre problème ? Parce qu’il est nécessaire de se poser des questions bien plus profondes et radicales, de nature à froisser les principaux mouvements politiques qui se déclarent de Gauche. Sans rentrer dans une logique de tribunal stalinien qui jugerait qui est de gauche et qui ne l’est pas, il s’agît d’une question réelle, avec qui est-il possible de s’accorder sur des principes communs ? Il faut d’abord définir ces principes communs !

I] L’Union de la Gauche, un vœux creux Un vœux creux d’une part, parce qu’il ne suffit d’appeler à l’Union a tout prix, encore faut-il se demander pourquoi faire (c’est l’objet même de cette note). D’autre part, parce que l’addition des logos des partis unionistes ne signifient pas une addition des électorats. Et même si c’était le cas, la gauche unie aurait du soucis à se faire tant le poids électoral des partis qui la compose est faible. Alors, est-ce peine perdue ? Ne soyons pas si défaitistes. Je ne souhaite pas que l’existence de la gauche se limite à l’opposition, il faut donc d’abord définir qui est de gauche et qui ne l’est pas. Est-ce que la Gauche c’est la social démocratie molle ? Est-ce que la gauche c’est l’anticapitalisme ? Est-ce que la Gauche c’est l’État libéral qui ne régule pas les excès capitaliste ? Est-ce que la gauche c’est le fédéralisme européen ? Est-ce que la Gauche c’est la souveraineté du Cac40 supérieure à celle du Peuple ? En bref, est-ce que la Gauche c’est les Hollande, Valls et Macron ? Il est urgent de redéfinir ce qu’est la gauche pour ne pas faire des alliances contre-nature.



II] Une union, sur la base de quoi ? Pour savoir avec qui il est possible de s’unir, il faut déterminer quels sont les points sur lesquels il est nécessaire (et possible) de s’entendre. C’est donc un élément programmatique qui est indispensable à une hypothétique alliance. Une union sur les idées, plutôt que sur les personnes ou les appareils politiques. Je vois de nombreuses personnalités politiques appeler à plein poumons à l’Union de la Gauche, mais qu’ils commencent par proposer leurs idées avant de vouloir unir le reste des acteurs de gauche derrière eux ! L’Avenir en Commun (www.laec.fr), le programme de la France Insoumise (FI) est une excellente base pour discuter et travailler, car il traite de tous les sujets de sociétés de manière approfondie (et chiffrée) et a le mérite d’être disponible de manière détaillée aux yeux de toutes et tous. Les valeurs prônées par l’Avenir en Commun se résument à la question Républicaine, et à l’aboutissement d’une 6ème République, qui place au centre de l’attention la convocation d’une assemblée constituante pour redéfinir le rôle des institutions et placer le Peuple comme un acteur politique de la société. Ainsi la souveraineté populaire redevient un concept central de la vie politique nationale ce qui pose évidemment la question de l’Union Européenne. Egalement la République agît pour le bien commun et vient limiter les excès capitalistes en recentrant le rôle de l’Etat dans l’économie, en partageant les richesses et en planifiant la transition écologique nécessaire à l’idéal universaliste et internationaliste de la France Insoumise (La volonté de survoler les innombrables propositions de l’Avenir en Commun est explicite, car il ne s’agît pas de trop développer n’étant pas le sujet de cette note. Pour consulter l’Avenir en Commun je vous invite à cliquer sur le lien en début de paragraphe). Car voilà un élément (parmi d’autres) qui mettent à mal l’Union de la Gauche hypothétique : La question européenne. Entre les Gauches pro-frexit et les Gauches fédéralistes, il y a un monde, souvent irréconciliable. Comment gouverner avec des mouvements et des idéologies aussi hétérogènes.



III] L’union pour gagner ? Et après ? Car après s’être unis, il faut gagner les élections, quel candidat sera accepté par tous les mouvements sans exception ? Je poserai évidemment le « dilemme Mélenchon », qui peut constituer un repoussoir pour beaucoup, mais pas pour moi. A mes yeux Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat capable de rassembler au-delà de la Gauche, et de récolter les voix nécessaires à son élection. Mais sa stratégie ne sera pas suivie par ceux qui appellent l’Union de leur vœux. Le populisme n’est pas une idéologie comme certains pourraient le penser. Il s’agit d’une stratégie politique consistant à rassembler le Peuple sur la base d’idées claires. En 2017, c’est cette stratégie qui a rassemblé 7 millions de voix. Car pour rassembler la Gauche, il faut rassembler le Peuple : C’est le seul moyen de la refonder. Évidemment, l’Union de la Gauche n’est qu’un concept qui plaît à la petite bourgeoisie de gauche molle, mais les classes populaires n’attendent pas que la gauche s’unisse pour aller voter : cela fait longtemps déjà qu’elles ont déserté les urnes. Il lui faut un espoir à cette classe populaire, celui d’un programme clair, sans mesquinerie, le candidat n’a alors que peu d’importance.

« Le plus dur, c’est pas d’arriver au sommet, c’est d’y rester »

- Coluche Car une fois arrivé au pouvoir, comment gouverner avec une majorité aussi hétérogène qu’elle serait composé d’anticapitalistes et de socialistes médefien ? Sans parler de la répartition des portefeuilles d’un gouvernement ? Un tel rassemblement d’idées contradictoires éliminerait la Gauche pour de bon en terme de crédibilité aux yeux du Peuple.

Conclusion Ceux qui appellent l’Union et maudissent ceux qui émettent des réserves ne comprennent simplement pas une chose, pourtant simple : Ce n’est pas une question d’égo ou de mauvaise volonté, les mouvements politiques de « Gauche » ne sont fondamentalement PAS D’ACCORD, et ce, sur des points essentiels de la vie politique de la Nation. J’ai évoqué l’Europe, mais on pourrait aussi évoquer la question de l’économie de marché, du capitalisme, du rôle de l’État social, du Travail, de l’écologie et bien d’autres ! Vouloir l’Union avec des forces de gauche au niveau local et au niveau national ne revient pas à demander la même chose. Car au niveau national, il s’agirait de faire agir ensemble des vents contraires. Et y aboutir reviendrait selon moi à sortir définitivement la Gauche de sa crédibilité à gouverner en vue du bien commun. Mais évidemment il serait grotesque de croire qu’une force politique de gauche pourrait gagner seule des élections dans le paysage politique actuel, et je ne suis pas contre l’Union, mais contre « L’union à tout prix ». Car sacrifier des chapitres entiers de notre programme pour quelques voix reviendrait à marchander notre projet politique universaliste et émancipateur. Oui à l’Union des idées, oui aux discussions, oui au Populisme (résolument) de Gauche et au rassemblement des français, des idées, du Peuple, pour la VIème République et la planification écologique ! Nicolas PELLEGRINI

 
 
 

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