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LE NOUVEAU COUP D’ÉTAT SOCIAL - Blog #14

  • Photo du rédacteur: nicolaspellegrini3
    nicolaspellegrini3
  • 17 mars 2023
  • 4 min de lecture

Il est arrivé, le onzième 49.3 de cette XVIème législature.

Élisabeth Borne, qui porte fort bien son nom, dépasse encore une fois le cadre démocratique auquel elle ne s’est jamais tenue depuis sa nomination par le monarque présidentiel.


Ce jeudi 16 mars, l’Assemblée Nationale a de nouveau servi de paillasson aux ambitions d’un seul homme et de sa cour. En despote qui se croit éclairé, celui-ci se cache pourtant dans l’ombre, derrière les outils les plus anti-parlementaires de la Constitution pour faire passer en force, une réforme des retraites dont 94 % des actifs français ne veulent pas et qui expriment, à juste titre, leur opposition massive à ce texte dans la rue.


- Article 47.1 d’abord, pour contraindre l’Assemblée Nationale de débattre en 50 jours et de s’entendre sur un texte socialement injuste qui pénalisera les métiers pénibles et les carrières de toutes et tous, et surtout des femmes. Le délai une fois passé, les dispositions pouvaient être mises en œuvre par ordonnance (permettant ainsi une adoption du texte directement par le gouvernement, se passant de l’aval des élus du Peuple).

- Article 44 ensuite, au Sénat, la « Procédure du vote bloqué » est lancée par le Gouvernement pour obliger le Sénat à se prononcer sur la presque totalité du texte de loi, empêchant ce dernier de modifier en substance le texte par son droit d’amendement

- Article 49.3 enfin, pour finir en apothéose, dans un aveu de faiblesse inédit, et imposer un texte à la représentation nationale sans que celle-ci ne se prononce par le vote démocratique. Témoignant d’une crise politique majeure, l’utilisation abusive de cet article illustre l’incapacité du gouvernement à convaincre une majorité de député, qu’elle n’a plus depuis les dernières élections législatives. Même la droite (LR) de l’Assemblée Nationale, qui est structurellement favorable à ce type de réforme, n’a pas offert son honneur au pied du président, obligeant ce dernier à recourir au passage en force.

Une réforme des retraites sans légitimé intellectuelle, sans légitimité populaire, et désormais sans légitimité parlementaire. Le gouvernement aurait souhaité mettre le feu aux poudres qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Méthodiquement il use de tous les procédés pour que la colère sociale monte et monte encore : nous l’en remercions. Par ces méfaits il donne une légitimité supplémentaire à la NUPES qui a eu raison de s’opposer dès le départ à cette réforme par tous les moyens possibles.


Nous savions déjà que cette Constitution et cette Vème République était destinée à permettre à un seul homme de gouverner le pays contre toutes ses composantes. Le caractère ultra-présidentiel des institutions n’a d’égal que la soumission permanente du Parlement qui est contraint d’obéir, malgré les résistances héroïques que peuvent mener les groupes parlementaires de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, et a fortiori, de la France Insoumise.


Il est temps d’empêcher l’issue néfaste d’une crise sociale déjà fortement engagée, et de voter une motion de censure pour empêcher l’application de la réforme, et de nouveaux méfaits gouvernementaux. Je suis heureux que la NUPES ai fait le choix de voter la motion transpartisane de Charles de COURSON du groupe LIOT.

Cependant, l’heure est grave, car le seul message qu’envoie le gouvernement aux mouvements sociaux, et ce, depuis les Gilets jaunes, et qu’il faut obtenir par la violence et la casse ce dont le Peuple a besoin (pour rappel, 800 000 gilets jaunes au premier dimanche, moins les jours suivants, mais plus de 15 milliards cédés par le gouvernement après une multitude d’épisodes violents). Par ce message, malheureusement, il ne participe pas à apaiser, mais attise la haine, car en illustrant que toutes les voies démocratiques sont sans issues (parlement sans majorité piétiné, droit de grève constitutionnel foulé du pied…) le message est le suivant : « Démocratie ? Pourquoi faire ? ».


Le rôle de la NUPES aujourd’hui est d’incarner une alternative viable et démocratique, car il est temps d’interroger nos institutions, leur fonctionnement, et d’ouvrir la voie à une 6ème République

Car en se comportant ainsi, la Macronie ouvre la porte à l’extrême droite, c’est son but. Le pompier pyromane n’a que faire du pays et de ceux qui y vivent, seul le monde de l’argent compte à ces yeux, mais lorsque l’unité nationale contre un pouvoir tyrannique fait son avènement, il n’a plus que les banques et la Constitution pour se protéger.

Ne cédez pas à son piège malsain même si vous voulez crier votre haine, amplifions le mouvement social, mettons les moyens nécessaires pour permettre à l’intersyndicale de continuer son combat. Car souvenez vous que ce n’est pas parce qu’un texte est adopté qu’il ne peut pas être abrogé : cette hypothèse n’en est pas qu’une, puisqu’elle est déjà survenue dans notre histoire politique récente.

Continuons les actions, de blocage, de grève, de manifestation : étendons le à toute la société et proclamons haut et fort notre attachement au débat démocratique. Votons la motion de censure, forçons la démission du gouvernement et avienne que pourra.

Le président (avec un P minuscule) fait planer la menace d’une dissolution de l’Assemblée si la motion de censure faisait tomber le gouvernement et avec lui la réforme, chiche ?



Nicolas PELLEGRINI

Co-Chef de file de la France Insoumise à Nîmes

Animateur des Jeunes Insoumis de Nîmes

Membre du Conseil National du Parti de Gauche





 
 
 

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