Liberté, j'oublie ton nom... - Blog #6
- Nicolas Pellegrini
- 16 nov. 2020
- 4 min de lecture
Introduction
Un climat nauséabond se répand en France. Un climat causé par un pouvoir aux abois, qui non content de gouverner un pays confiné, le fait en dehors de toute responsabilité, comme le lui permet la constitution de la Vème République.
Ce climat ne date pas d’hier, il ne dit d’ailleurs pas son nom, mais chacun frissonne lorsqu’il est évoqué, soit parce qu’il rappelle des mauvais souvenirs, soit parce qu’il est le signe de l’avènement de la peur, de la haine, et de la tyrannie. Ce climat, c’est l’autoritarisme.
Cet autoritarisme s’affermit ces dernières années, si on devait lui trouver une origine large, on penserait au traitement brutal qu’amène le libéralisme [I] Si on devait lui trouver des exemples dans notre vie sociétale et politique actuelle, on penserait alors au macronisme [II]
I] Le traitement brutal des sociétés : Le libéralisme et la Liberté, une vraie dichotomie.
Le libéralisme économique, plonge dans l’extrême pauvreté des quantités inouïes de personnes, y compris en France. Quand quelques-uns s’enrichissent, de plus en plus basculent dans l’extrême pauvreté, comme en témoigne un récent rapport du secours catholique.
Nul besoin d’être anthropologue pour le voir, la pauvreté est un facteur de honte, dissimulée par les puissants de ce monde, qui pourtant profitent de la situation. Le libéralisme économique pousse à la concurrence du tous contre tous, et approfondit la fracture sociale. Les perdants de la mondialisation sont donc soumis au terrible tryptique du « métro boulot dodo » et la restriction de la liberté commence par ce biais.
Quand le travail devient la condition de l’existence sociale, alors la brutalisation des rapports entre les êtres-humains n’est que plus grande, car la précarité extermine toute prétention à la liberté.
La fin de la liberté commence par une soumission volontaire à l’ordre établi, ce même ordre garantit sa domination en évinçant peu à peu les libertés publiques, ressassant pour cela le même argument: la sécurité.
Cela passe par la surveillance, par la limitation, par la condition, par la répression. Mais le plus régulièrement, cela se traduit par l’utilisation intrinsèque de toutes les pires dérives que permettent nos institutions de la Vème République : le 49.3, les ordonnances, l’irresponsabilité politique et pénale du gouvernement et du président, la dictature de la majorité à l’assemblée nationale…
La démocratie est toujours en recul, les lois liberticides toujours plus nombreuses. Nombre d’entre-elles ont été adoptées sous l’égide du macronisme. Ce macronisme est l’expérience du paroxysme de la dérive autoritaire de ce que peut effectuer un libéralisme fou, qui craint pour ses privilèges.
II] Le macronisme comme pur produit du libéralisme mortifère : la réduction des libertés publiques
Dès son arrivée au pouvoir Emmanuel Macron, en bon « libéral » assure retirer les lois d’exception de l’État d’urgence adoptées pour faire face à la menace terroriste par son prédécesseur. En réalité il n’en est rien, car il a transposé les grandes lignes de ces lois dans le droit commun le 30 Octobre 2017. Pour abolir l’exception, l’État d’urgence est devenu le principe.
Par cet acte il pose la première pierre de ce que sera la dérive : se prétendre libéral et plein de bonnes attentions, mais en achevant les libertés publiques déjà mises à mal. Cette même rengaine de la lutte pour la sécurité des français vient légitimer des lois scélérates dont les aboutissants ont déjà fait bondir les ONG droit de l’homistes et certaines institutions internationales.
Le macronisme c’est aussi les attaques contre la liberté de la presse, d’une part en choisissant soigneusement celles et ceux qui auront le privilège de suivre le quotidien du monarque pour le retranscrire, mais d’autres part en a adoptant des lois qui, toujours pavées de bonnes intentions, vont entraver la qualité du travail journalistique.
Quelques exemples ? Sous couvert de protéger les stratégies financières des entreprises qui profitent du libéralisme financiarisé, le macronisme fait adopter la loi sur le secret des affaires, empêchant les journalistes d’enquêter sur les stratégies des grandes entreprises et d’en diffuser les découvertes. Ou encore sous couvert de lutte contre les « Fake News » (dont pourtant le macronisme s’est vu devenir le promoteur principal), le passage d’une loi essentiellement remplie de flou juridique, venant limiter la liberté d’expression.
Encore un exemple ? La loi « anti-casseurs » qui lorsqu’elle est étudiée de plus près devient une loi anti-manifestant, permettant l’arrestation préventive des individus, sans preuve, juste par soupçon.
Il y en aurait d’autres… Tellement d’autres… Mais comment toutes les lister ? Elles n’en finissent pas, que ce soit par la loi ou la pratique du pouvoir le macronisme est l’exemple parfait d’un régime politique libéral, qui, de plus en plus contesté, prépare son virage autoritaire.
Pour maintenir ses intérêts, la caste financière est prête à tout, même à judiciariser le débat politique… si tenter qu’il y ait un débat : en effet il n’est plus sourd que celui qui ne veut entendre.
"Tout peuple qui s'apprête à sacrifier un peu de liberté contre un peu de sécurité, ne mérite ni l'un ni l'autre et finit par perdre les deux"
- Benjamin FRANKLIN.
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