Législatives - Confirmation de la théorie des trois pôles
- nicolaspellegrini3
- 21 juin 2022
- 4 min de lecture
Les trois pôles qui ont émergé du volcan de la présidentielle se confirment au lendemain du second tour des élections législatives.
J’avais déjà écrit sur la tripolarisation de la vie politique française, je vous invite à lire cette note de blog préalablement à ce qui va suivre.
Il suffit de voir la composition de l’Assemblée Nationale pour voir que la théorie des trois blocs tient debout. Malgré un scrutin majoritaire qui déséquilibre le rapport entre le nombre de voix obtenues et le nombre de députés élus, il y a bien 3 idéologies principales de force plus ou moins égales (Pôle populaire incarné par la NUPES, pôle libéral allant de la République en Marche aux Républicains, et le pôle identitaire concentrant l'extrême droite) qui se font face au Palais Bourbon, sans qu’aucune ne prenne le dessus sur l’autre au point d’obtenir une majorité absolue.

Or nos institutions sont normalement organisées pour voir s’affronter deux blocs principaux, c’est ce quasi bipartisme qui a caractérisé l’histoire parlementaire française depuis 1958. Mais, depuis 2017 avec un éparpillement de l’opposition, et en 2022 avec une tripolarisation de la vie politique, ce caractère binominal semble disparaître.
Au lendemain du second tour, certains observateurs parlent d’une situation « ingouvernable » pour le pays, du fait de l’absence d’une majorité absolue. J’interroge : nos voisins européens, du fait de leur régime parlementaire, avec leurs législateurs élus à la proportionnelle, sont donc des pays ingouvernables ? Non, ils sont au contraire bien plus démocratiques, puisqu’ils poussent à la culture du compromis, du débat, plutôt que dans la culture (presque bonapartiste j’ose le dire) du plébiscite et de l’imposition par le haut de la volonté du monarque, en bref, du fait du prince.
Cette situation inédite pour le pays va mettre fin à une certaine forme d’arrogance de la macronie, qui, privée d’une majorité absolue, devra s’en remettre au débat de fond. Sauf si elle s’oriente vers une course à l’échalote avec l’extrême droite pour faire passer ses textes, qui non contents d’être anti sociaux, seront renforcés dans leur caractère xénophobes comme a pu l’être la loi sécurité globale, grande honte de la macronie du quinquennat passé.
Mais si l’on se recentre sur l’analyse politique de la situation qu’a entraîné ces élections législatives : Le pari de la reparlementarisation de nos institutions est réussi, le rééquilibrage institutionnel est arrivé, accompagné d’un rééquilibrage des pouvoirs entre eux. Car sans majorité absolue, le monarque présidentiel n’est plus, et le véritable pouvoir se trouve être à l’Assemblée. Peut-être aurons-nous enfin (angélique que je suis…) un retour au débat de fond dont notre pays a tant besoin.
Oui, il y a une proportionnelle de fait, les français l’ont voulu, la société évolue tandis que nos institutions reste cantonnée à un modèle politique dépassé: le pays est fracturé et les forces politiques représentant le Peuple le sont tout autant, il est donc urgent de faire advenir une 6e République.
Cette situation signe le retour du Parlement sous la Vème République, qui, au centre du débat et du pouvoir, sera l’institution qui déterminera je l’espère, l’action du pays et le destin de la Nation, dans un contexte où les enjeux, allant de la montée inédite de l’extrême droite au réchauffement climatique, sont plus que jamais grands.
Le président de la République et sa clique de chiens de garde sont responsables de la situation telle qu’elle est aujourd’hui. En traçant un signe égal entre l’extrême droite et le rassemblement de la gauche et de l’écologie sous la bannière NUPES, nombre de citoyens se sont vus diabolisés à tort tandis que l’extrême droite (adversaire choisie par le président) a pris la macronie à son propre jeu en se dédiabolisant.
L’argument consistant à dire que Marine Le Pen présidente ne se verrait pas accorder une majorité est abattu, la bête immonde a percé le plafond de verre et obtient une importance qu’elle ne mérite pas, en particulier dans le Gard où je fais, avec mes camarades, mes armes militantes pour le compte de la France Insoumise. Sur 6 circonscriptions gardoise, 4 ont vu élire un député du Front National. Une autre a reconduit un député sortant de la majorité macronienne. Heureusement, et je m’en réjouis, la 5e circonscription du Gard offre un député NUPES, insoumis qui plus est, en la personne de Michel SALA, un vrai trou d’air dans une atmosphère de détresse sociale étouffante dans l’un des départements les plus pauvres de France.
Pour autant, la NUPES obtient 6,5 millions de voix au second tour, et le FN seulement 3,5. Notre mode de scrutin leur offre pourtant un nombre de député énorme, ces derniers, n'ayant pas subi les anathèmes de la macronie, les ont battus dans des duels, capitalisant sur la haine qu’éprouvent les citoyens à l’égard d’un président élu par défaut, grâce aux injonctions faites au peuple de gauche.
Face à cette menace de l’extrême droite, il est bon de se rassembler, et de conserver, pérenniser, développer cette force politique novatrice qu’est la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, nous devons incarner la seule alternative viable à la macronie et à l’extrême droite en cas de dissolution décidée par le président de la République : nous sommes prêts à gouverner le pays et à faire face aux urgences, en témoigne les 75 députés de la France Insoumise qui vont défendre nos intérêts sur les rangs d’une illustre Assemblée, comme Jean Jaurès l’eut fait avant eux.
Nicolas PELLEGRINI
Militant France Insoumise - NUPES du Gard
En fait le petit banquier, c’est pas Jupiter mais plutôt Attila. Là où il passe tout est détruit et l’herbe ne repousse plus. Il a détruit détruit nos services publics, notre protection sociale, nos institutions. Il nous avait promis de nous débarrasser du RN et c’est la première fois depuis 36 ans qu’il y aura un groupe RN à l’assemblée nationale
Notre pays a cause de lui ve devenir ingérable. On nous avait promis le chaos si la NUPES était majoritaire et maintenant que Macron est KO le pays devient effectivement ingérable. C’est un échec sur toute la ligne de cette politique ultra libérale
#MerciMelenchon Bilan à chaud après ce scrutin d’hier. En fait ce qui est totalement inédit dans cette 5° République c’est que le Président élu il y a un mois ne parvienne pas à dégager une majorité parlementaire suffisante pour pouvoir appliquer sa politique. Les 3 blocs constatés lors de cette présidentielle sont toujours affirmés lors des législatives : le Bloc libéral incarné par le Président qui a quand même subit de graves revers, le bloc d’extrême-droite porté par le RN et le bloc progressiste porté par la NUPES.
Si JL Mélenchon n’a pas réussi son pari de dégager une majorité parlementaire lui permettant d’être désigné premier ministre et d’appliquer son programme c’est bien parce que le « barrage républicain »…